Après une période difficile pour les emprunteurs, la baisse progressive des taux d’intérêt donne un nouvel élan au marché immobilier. Si les taux ne sont pas encore revenus à leurs niveaux d’avant-crise, le recul amorcé depuis fin 2023 se confirme en 2024, laissant entrevoir un contexte plus favorable pour 2025.
Mais attention à ne pas se précipiter : les conditions d’octroi de crédit restent exigeantes et tous les profils n’en profiteront pas de la même manière.
Une baisse réelle mais progressive des taux
Depuis début 2024, les taux moyens des crédits immobiliers ont entamé une lente décrue. Fin 2024, le taux moyen sur 20 ans se situe autour de 3,2 à 3,4 %, contre plus de 4 % un an plus tôt. Cette baisse est principalement liée à la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), qui a commencé à desserrer son dispositif en réponse à la diminution de l’inflation.
Pour 2025, certains spécialistes estiment que les meilleurs profils pourraient obtenir des taux proches de 2,9 %, mais il ne s’agit pas d’une garantie pour tous les emprunteurs. Il convient donc de rester prudent face à des annonces trop optimistes.
Des conditions de crédit toujours strictes
Malgré cette amélioration, l’accès au crédit reste conditionné à un dossier solide. Les banques, encore marquées par les incertitudes économiques, appliquent des critères de sélection stricts. Sont particulièrement privilégiés :
- Les emprunteurs en CDI ou fonction publique ;
- Ceux disposant d’un apport personnel conséquent (20 % ou plus) ;
- Les projets bien préparés, notamment pour l’achat de résidence principale.
Les primo-accédants, quant à eux, peuvent bénéficier d’aides comme le PTZ (Prêt à Taux Zéro), élargi en 2024, ainsi que d’une modération des prix dans certains territoires.
Une reprise timide du marché
Les chiffres confirment une reprise progressive du marché du crédit immobilier. Les volumes de prêts ont connu une remontée notable à l’été 2024, bien qu’ils restent inférieurs aux niveaux observés avant 2022.
Par ailleurs, les prix de l’immobilier ont commencé à baisser, notamment pour les maisons (-5 % en moyenne en 2024) et, dans une moindre mesure, pour les appartements. Cette correction permet à certains ménages de revenir sur le marché, après plusieurs trimestres de blocage.
Ce qu’il faut surveiller en 2025
D’ici l’été 2025, plusieurs indicateurs seront à suivre de près :
- L’évolution des taux directeurs de la BCE, qui conditionne en partie le coût du crédit ;
- La stabilité politique en France et en Europe, pouvant influencer les marchés obligataires (et donc les taux) ;
- La politique des banques, qui peuvent ajuster leur stratégie d’octroi selon leur exposition au risque.
Conseils pour les emprunteurs en 2025
Voici quelques recommandations si vous envisagez un projet immobilier en 2025 :
- Préparez votre dossier dès maintenant : stabilité professionnelle, gestion rigoureuse du budget et apport suffisant sont clés.
- Utilisez des simulateurs et comparez les offres : même quelques dixièmes de point peuvent faire une vraie différence sur le coût total.
- Anticipez l’assurance emprunteur, qui peut représenter une part importante du coût global.
- Consultez un courtier, surtout si vous avez un profil atypique ou si vous manquez d’apport.