Bien vieillir chez soi a un coût. La silver alliance et retraite.com se sont attelés à révéler le montant nécessaire aux retraités pour vivre bien chez eux de 65 à plus de 85 ans.
L’étude ne prend pas en compte les dépenses fixes du quotidien : énergie, alimentation, loyer. Il s’agit donc des frais supplémentaires liés à l’âge et à la perte d’autonomie, qui permettent de continuer de vivre dans sa demeure.
Rester chez soi pour ses vieux jours est le choix de la majorité des seniors.
L’enquête s’est penchée sur le matériel médical, les soins médicaux, les transports, les loisirs, les aménagements intérieurs, les aides à domicile.
Évidemment, la répartition des coûts et leurs valeurs ne sont pas les mêmes selon le niveau d’indépendance de la personne. Les experts ont donc mis en évidence 3 tranches d’âge avec une évolution des dépenses significative. Découvrez les budgets, les aides et les alternatives pour bien vieillir à la maison :
Quel coût moyen pour vieillir chez soi ?
3 tranches d’âge se dessinent parmi les seniors, les besoins et le coût de la vie ne sont pas les mêmes pour un retraité de 65 ans que pour une personne âgée de plus de 85 ans. Les dépenses et les contraintes augmentent avec l’âge ou sont plus onéreuses afin de vivre chez soi en sécurité.
Voyons le montant moyen pour bien vieillir chez soi selon les groupes d’âges définies par la Silver Alliance :
Les seniors de 65 à 75 ans
Les jeunes retraités affichent une moyenne de 645 €/mois. Différents niveaux de service sont nécessaires aux personnes et engendrent un grand écart de budget entre des services simples et élevés :
- services basiques : moyenne de 292 €/mois ;
- services classiques : moyenne de 715 €/mois ;
- services importants : moyenne de 930 €/mois.
En 2022, le coût des transports et notamment du plein à la pompe a fortement impacté les retraités de cette catégorie d’âge qui se déplacent beaucoup.
La santé et les aides à domicile, comme pour le ménage et le repassage, font également partie des postes conséquents de dépenses.
Les retraités de 75 à 85 ans
De 75 à 85 ans, vivre dans sa résidence coûte en moyenne 827 euros par mois. Là encore, une grande diversité de niveaux de dépense apparaît :
- services basiques : moyenne de 458 €/mois ;
- services classiques : moyenne de 819 €/mois ;
- services importants : moyenne de 1 203 €/mois.
À cet âge, les budgets santé et aides à domicile sont les plus élevés. Les déplacements sont moins nombreux, mais un soutien ponctuel ou régulier dans son lieu de vie est nécessaire pour bien vivre chez soi.
Les personnes âgées de plus de 85 ans
Le grand âge arrivant, les difficultés physiques sont bien la cause d’un besoin essentiel d’aides à domicile pour effectuer les tâches quotidiennes. Vivre seule dans sa maison, à plus de 85 ans, revient en moyenne à 2 020 €/mois :
- services basiques : moyenne de 1 061 €/mois ;
- services classiques : moyenne de 2 037 €/mois ;
- services importants : moyenne de 2 961 €/mois.
À cet âge, il est généralement question de dépendance ou de perte d’autonomie, une surveillance et un soutien réguliers sont indispensables. Faire les courses, le ménage, aller chez le médecin, prendre l’air le temps d’une balade nécessite un accompagnement. Une surveillance la nuit peut aussi être impérative selon les cas. Un maintien à domicile devient donc très onéreux avec l’âge.
Quelles aides sont possibles pour rester à son domicile à la retraite ?
Si bien vieillir est l’objectif de tous pour pouvoir notamment rester confortablement chez soi, les moyens financiers peuvent manquer. Certains dispositifs peuvent payer une partie des frais liés au maintien à domicile des personnes âgées.
L’Apa
L’aide personnalisée d’autonomie sert de soutien à ceux qui éprouvent des difficultés dans les corvées du quotidien comme se préparer les repas ou faire les tâches ménagères. Ce financement peut être réévalué dès que la personne en ressent le besoin.
Les conditions pour obtenir ce financement :
- avoir plus de 60 ans ;
- présenter une perte d’autonomie ;
- vivre à son domicile, chez un proche ou dans une résidence autonomie ;
- aide non cumulable avec : l’allocation simple, les aides des caisses de retraite, la prestation de compensation du handicap, la majoration pour aide constante.
Cette subvention est versée par le conseil départemental. Les démarches s’effectuent auprès de leur service ou de la mairie.
Le montant maximum de cette aide s’élève à environ 1 800 euros dans un cas de dépendance important. Une majoration peut être accordée pour les besoins de souffler du proche aidant.
L’Aspa
L’allocation de solidarité aux personnes âgées est réservée aux retraités de plus de 65 ans, vivant seuls et bénéficiant d’une faible retraite, maximum 950 €/mois. Cette aide est faible, elle se calcule en fonction de la différence entre le maximum accordé soit 950 €/mois moins le revenu mensuel de la personne.
Donc une personne isolée touchant 750 euros de retraite obtiendra environ 200 €/mois grâce à l’Aspa.
L’Asi
L’allocation supplémentaire d’invalidité s’adresse aux seniors de moins de 65 ans, ne pouvant bénéficier de l’Aspa. Il faut aussi présenter une perte d’autonomie conséquente justifiant d’une incapacité de travail. Soumis à un plafond de ressources réévalué tous les ans, la demande peut être représentée l’année suivante si les revenus dépassent cette limite.
L’allocation simple d’aide aux personnes âgées
Cette allocation vient pallier l’absence de retraite et l’inéligibilité à l’Aspa.
Les conditions pour en disposer sont les suivantes :
- avoir plus de 65 ans ou plus de 60 ans dans le cas d’une incapacité de travail ;
- ne pas recevoir de pension de retraite ;
- ne pas recevoir l’Aspa ;
- bénéficier de revenus inférieurs à 953 €/mois ;
- résider en France.
Le montant maximum versé est de 953 €/mois et diminue en fonction du montant des ressources mensuelles.
D’autres aides spécifiques existent. Les aides ménagères, de portage de repas, ainsi que des aides aux déménagements ou à l’aménagement de l’intérieur peuvent être accordées par les caisses de retraite ou les conseils départementaux ou régionaux.
Ces coups de pouce sont très importants pour que les aînés se sentent moins isolés et profitent de leurs demeures le plus longtemps possible.
Quelles alternatives pour bien vieillir chez soi à moindres frais ?
Dans le cas des personnes âgées ayant une certaine autonomie et ne pouvant bénéficier d’aide pour rester vivre chez elles, des alternatives existent pour bien vieillir chez soi à moindres frais.
Les économies sur le logement : partager sa maison avec un jeune
Les seniors résident parfois dans des maisons ou appartements relativement grands, qui ont vu leurs enfants grandir. Une fois la marmaille devenue adulte, les mètres carrés ne manquent pas et sont souvent inoccupés. Dans ce cas, c’est l’occasion de proposer une chambre, ou un rez-de-chaussée aménagé, à la location pour des étudiants.
Partager son habitation avec un jeune c’est aussi rendre service à la communauté, les difficultés pour trouver un logement étudiant sont bien connues. Les bénéfices sont donc importants : rompre l’isolement d’un senior, permettre à un jeune de vivre à proximité de son école, le mélange des générations et l’aspect financier. Sur ce créneau, la startup Pappyhappy fait des heureux en mettant en relation jeunes et retraités.
Les économies sur les travaux d’aménagement
Pour vivre le plus longtemps possible dans sa maison, une adaptation est généralement nécessaire. Les travaux représentent une dépense ponctuelle importante. Certaines aides sont accessibles pour les revenus modestes, proposés par les complémentaires retraites ou l’ANAH. Un crédit d’impôt peut être accordé pour l’installation d’équipement spécifique pour personnes en perte d’autonomie.
Les travaux d’adaptation pris en compte :
- adaptation de l’éclairage ;
- pose d’un système de volet électrique ;
- installation d’un siège dans la douche ;
- réaménagement d’une salle de bain en salle de douche ;
- installation d’un monte-escalier
- …
Pour la réalisation de ces aménagements, MyJugaad s’occupe de la coordination et de la recherche des aides financières pour chaque profil.
Les économies sur les transports : voyager moins cher à la retraite
Le budget transport, vacances, est aussi conséquent et qui dit retraite ne dit pas immobilisme. Les envies de voyage et de partage sont bien réelles et s’en priver revient à s’isoler et déprimer. Alors pour continuer à bouger et découvrir le monde à la retraite, il peut être intéressant d’optimiser son budget.
Des tarifs préférentiels dans les compagnies aériennes ou à la SNCF permettent aux seniors de voyager en économisant. Partir en dehors des périodes scolaires est encore une solution pour alléger la facture.
La location de voiture entre particuliers peut aussi être un autre moyen d’arrondir ses fins de mois. Dans la mesure où la voiture n’est pas une nécessité quotidienne, elle est un avantage certain pour échanger un service contre une rémunération.
Bien vieillir à la maison, combien ça coûte ?
Vieillir sereinement chez soi est le rêve de tous. Ce rêve à un coût, estimé à 1 164 €/mois (de 65 à plus de 85 ans), hors logement, nourriture et énergie. La perte d’autonomie est la cause d’une hausse du niveau de vie à son domicile et conduit souvent, au-delà de 85 ans, à un déménagement vers une maison médicalisée. L’étude de la Silver Alliance et de Retraite.com a le mérite de mettre en évidence les différents besoins selon les âges et les revenus minimums à atteindre pour bien vieillir à la maison. L’enquête, renouvelée depuis 3 ans maintenant, montre que l’évolution des prix est significative, +6,83 %, alors que les retraites ne sont pas, ou si peu, revalorisées depuis 2014.
Sources :
https://www.silveralliance.com/actualites/barometre-combien-ca-coute-detre-vieux-3eme-edition/