C’est désormais officiel : les pensions complémentaires des retraités du secteur privé, versées par le régime Agirc-Arrco, seront revalorisées de 1,6 % à partir du 1er novembre 2024. Une annonce qui concerne plus de 13 millions de bénéficiaires, mais qui suscite déjà de nombreuses réactions, entre déception et inquiétude.
Une hausse bien en deçà des attentes
Depuis quelques semaines, plusieurs articles ont évoqué une prétendue revalorisation exceptionnelle de +8 %. Cette rumeur est infondée. Aucune mesure de ce type n’a été annoncée ni par l’Agirc-Arrco, ni par les partenaires sociaux qui gèrent le régime. La seule augmentation confirmée est de 1,6 %, bien inférieure à l’inflation enregistrée en 2024, estimée autour de 5 %.
Pourquoi seulement 1,6 % ?
La revalorisation annuelle des pensions Agirc-Arrco repose sur l’évolution de l’inflation, mais aussi sur la situation financière du régime. Si les prix ont continué de grimper, les gestionnaires ont choisi la prudence afin de préserver les réserves. Le système, qui fonctionne par répartition, dépend des cotisations des actifs pour financer les pensions. Or, avec l’allongement de la durée de vie et un rapport cotisants/bénéficiaires qui se détériore, l’équilibre reste fragile.
Impact concret pour les retraités
Prenons un exemple simple : un retraité qui perçoit une pension complémentaire de 1 000 € par mois verra son allocation augmenter à 1 016 € à partir de novembre 2024. Cela représente 192 € supplémentaires par an.
Cette augmentation, bien qu’appréciable, ne suffira pas à compenser la hausse des dépenses du quotidien, notamment en matière d’énergie, de santé ou d’alimentation. Pour beaucoup, il s’agit d’un ajustement minimal, loin de constituer un véritable coup de pouce.
Pas de changement sur la CSG
Une autre fausse information circule également : la prétendue suppression de la Contribution sociale généralisée (CSG) sur les pensions complémentaires. Là encore, aucune réforme de ce type n’a été décidée. La CSG reste applicable, selon le niveau de revenu fiscal de référence du retraité, avec des taux variant de 0 % à 8,3 %.
Une revalorisation qui relance le débat
Cette augmentation modérée remet sur la table la question du pouvoir d’achat des retraités. Beaucoup s’interrogent : comment faire face à une inflation persistante avec des pensions qui ne suivent pas le rythme ? Certains experts estiment qu’il devient urgent de repenser le modèle de financement, voire d’envisager de nouvelles sources de recettes pour garantir la pérennité du système sans pénaliser les bénéficiaires.