Aborder la question de la succession peut sembler complexe, même si vous n’avez pas d’enfant. Vous vous demandez peut-être à qui laisser vos biens ou comment faire respecter vos dernières volontés ? Planifier l’avenir de son patrimoine est une démarche essentielle, bien que chargée d’émotions et de questionnements, même en l’absence de descendant direct. Que vous soyez déjà bien installé dans votre retraite ou que vous commenciez tout juste à envisager ces questions, il est crucial de savoir comment gérer votre testament et votre héritage : choisir des héritiers, proches ou non, ou même une cause qui vous tient à cœur, comment rédiger un testament…
Pas de panique, voici les informations importantes en cas de succession sans enfant et sur la rédaction de votre testament :
La succession quand il n’y a pas d’enfant
Si vous n’avez pas eu d’enfant à votre décès, la succession qui se mettra en place concernera directement vos parents ou vos frères et sœurs. Votre conjoint, si vous êtes marié, sera également votre héritier.
La succession, quand il n’y a pas d’enfant, se répartit selon un ordre établi par la loi. Les héritiers sont classés en plusieurs ordres :
- premier ordre : les parents, frères et sœurs, ou leurs descendants. Si vos parents sont décédés, vos frères et sœurs (ou leurs enfants) héritent de la totalité.
- deuxième ordre : les ascendants autres que les parents (grands-parents par exemple) et les collatéraux autres que les frères et sœurs (oncles, tantes, cousins).
- troisième ordre : les ascendants les plus éloignés (arrière-grands-parents, etc.).
- quatrième ordre : les collatéraux les plus éloignés (cousins éloignés).
- absence de famille proche : si vous n’avez pas de famille proche (ni frères et sœurs, ni oncles et tantes, ni cousins), l’État devient votre héritier légal.
Pour contourner ces règles et désigner des héritiers selon vos souhaits, vous pouvez rédiger un testament. Ce document vous permet de léguer vos biens à des personnes de votre choix : amis, partenaires, organisations caritatives, etc. Cependant, certaines restrictions existent, comme la réserve héréditaire pour les ascendants directs s’ils sont encore en vie.
Vous avez également la possibilité de faire des donations de votre vivant ou de prévoir des legs dans votre testament pour réduire la taille de votre succession.
Si vous êtes marié, votre époux-se héritera de votre succession, sauf si vos parents sont encore en vie, ils hériteront à 50/50. La moitié ira à vos parents et l’autre moitié à votre conjoint.
Dans le cas où ces répartitions ne vous conviendraient pas, un testament est tout à fait approprié. Néanmoins, vous ne pourrez déshériter votre femme ou mari, ¼ de votre succession lui est réservé. Le reste peut être distribué comme vous l’entendez.
Attention, vos héritiers doivent payer des droits de succession, dont le montant varie en fonction de leur degré de parenté avec vous et de la valeur de l’héritage. Les héritiers non parents (amis, partenaires non mariés) sont généralement soumis à des taux plus élevés.
Le testament pour organiser son héritage en l’absence d’enfant
Un testament, que vous ayez un héritage à léguer ou non, reste intéressant et important pour que vos dernières volontés soient respectées, surtout si vous n’avez pas d’enfant à qui en parler. Le testament peut servir à organiser la répartition du patrimoine, donner à une association ou donner des instructions pour vos funérailles.
Léguez à qui vous voulez
Vous souhaitez laisser une partie ou la totalité de votre héritage à des personnes qui ne sont pas de votre famille ? Vous avez tout à fait le droit de le faire. En rédigeant un testament, vous pouvez désigner précisément qui héritera de vos biens, qu’il s’agisse d’amis proches, de partenaires, ou même d’organisations caritatives qui vous tiennent à cœur.
Attention tout de même à la réserve héréditaire si vous êtes marié, ¼ de votre patrimoine est réservé à votre conjoint.
Sans testament, la loi suivra son cours habituel, souvent au profit de parents éloignés que vous n’aurez peut-être pas choisis. Il est donc essentiel de prendre les devants pour s’assurer que vos biens sont attribués conformément à vos souhaits. De plus, la rédaction d’un testament permet d’éviter les éventuels conflits entre les héritiers et de simplifier les démarches administratives après votre décès.
La succession sans enfant peut également être l’occasion de soutenir des causes qui vous sont chères.
Les règles de base d’un testament
Un testament est un document juridique dans lequel le testateur, vous-même, exprime ses volontés concernant la distribution de ses biens et de son argent après son décès. Voici ce qu’un testament peut généralement contenir :
- la désignation des héritiers : c’est l’aspect le plus courant d’un testament. Le testateur y nomme les personnes à qui il souhaite léguer ses biens. Ces héritiers peuvent être des membres de la famille, des amis, des partenaires, ou même des organisations caritatives ;
- la répartition des biens : le testateur précise comment ses biens doivent être divisés et attribués. Cela peut inclure des propriétés immobilières, des comptes bancaires, des valeurs mobilières (actions, obligations), des objets personnels (bijoux, œuvres d’art, véhicules), et même des actifs numériques ;
- la nomination d’un exécuteur testamentaire : vous pouvez désigner une personne chargée d’exécuter les volontés exprimées dans le testament. Cette personne, appelée exécuteur testamentaire, à la responsabilité de s’assurer que le testament est respecté ;
- les instructions pour les funérailles : le type de cérémonie, le lieu de l’enterrement, ou le choix entre l’inhumation et la crémation ;
- des dispositions spécifiques comme la création de trusts, la gestion de certaines parties de l’héritage, des instructions concernant la gestion d’une entreprise, ou des dispositions pour des animaux de compagnie ;
- les clauses d’exclusion : le testateur peut choisir d’exclure certaines personnes et d’en justifier les raisons en s’appuyant sur le droit ;
- des legs à des œuvres de bienfaisance ou à des causes spécifiques.
Rédiger un testament olographe ou authentique
Pour rédiger un testament, vous avez deux options principales en France : le testament olographe et le testament authentique. Chacun a ses particularités et il est important de choisir celui qui correspond le mieux à vos besoins.
Le testament olographe
Simple et ne nécessitant pas l’intervention d’un notaire, le testament olographe doit être entièrement écrit à la main par vous-même. Vous ne pouvez pas le taper sur un ordinateur ou une machine à écrire. Dans ce document, vous devrez indiquer clairement vos dernières volontés concernant la répartition de vos biens après votre décès. Il est essentiel de dater et de signer ce testament. Un avantage majeur est sa confidentialité et sa flexibilité, car vous pouvez le modifier ou l’annuler à tout moment sans formalité. Cependant, sa validité peut être plus facilement contestée après votre décès, d’où l’importance de le conserver dans un lieu sûr et de préférence d’en informer une personne de confiance.
Le testament authentique
Le testament authentique, quant à lui, est rédigé par un notaire en présence de deux témoins ou d’un autre notaire. Les deux témoins ne peuvent pas être vos parents ou vos héritiers. Vous exprimez vos volontés oralement au notaire qui les consigne dans un document. Ce type de testament offre une plus grande sécurité juridique, car le notaire vérifie votre capacité à tester et assure la conformité de vos dispositions avec la loi. De plus, il est conservé dans un fichier central (le Fichier Central des Dispositions de Dernières Volontés), ce qui limite les risques de perte ou de destruction. L’inconvénient pourrait être le coût lié à la rédaction par un notaire et le manque de discrétion par rapport au testament olographe.
Le prix de la rédaction par un notaire est de 135,83 €.
Le choix entre un testament olographe et un testament authentique dépend de vos préférences personnelles, de la complexité de votre situation patrimoniale et de votre désir de confidentialité ou de sécurité juridique. Il est souvent recommandé de consulter un notaire ou un conseiller juridique pour vous aider à prendre la meilleure décision en fonction de votre situation.
Vous l’aurez compris, réaliser un testament représente des avantages certains pour gérer votre succession sans enfant. Les règles en la matière ne sont pas compliquées et un notaire vous aidera à établir rapidement vos dernières volontés. Préparez votre succession même si vous n’avez pas d’enfant, et léguez votre patrimoine comme vous l’entendez à vos proches ou à des œuvres de charité. Si vous ne faites rien, la loi s’appliquera automatiquement et vos héritiers seront vos parents, vos frères ou sœurs ou leurs descendants.