Depuis 2019, le gouvernement cherche des solutions pour faciliter la vie des aidants. La reconnaissance de ce rôle et des problématiques qui vont avec a permis aujourd’hui un nouveau tournant dans l’accompagnement des aidants. Différents dispositifs vont permettre de soutenir les proches qui pouvaient être isolés avec beaucoup de charges familiales. Le nouveau plan du gouvernement de soutien aux aidants représente une première avancée pour soulager leur quotidien. Voici les actions qui vont être mises en œuvre :
Devenir aidant
Devenir aidant ne se choisit pas, cette situation vous tombe dessus. S’occuper d’un proche en situation de handicap ou en perte d’autonomie due à la vieillesse est un rôle très prenant, qui ne connaît pas de vacances. La charge émotionnelle complique la tâche, et la charge mentale met à rude épreuve. Surtout qu’un aidant est souvent salarié et assume sa propre famille. Le quotidien devient bien complexe pour ces proches pris dans des situations inextricables.
Le nombre d’aidants en France avoisine les 10 millions et ils se retrouvent le plus souvent dans les méandres administratifs pour trouver des ressources et des organisations facilitant leur planning chargé.
Des aides pour les aidants
Sensibilisé aux problématiques des aidants, qui sont de plus en plus nombreux, le gouvernement propose un début de solution pour venir les soutenir dans leur quotidien.
Les mesures phares du plan de soutien aux aidants :
- 15 jours de répit par an à domicile ou en établissement ;
- améliorer l’allocation journalière du proche aidant et le relai à domicile ;
- 1 agent par département comme interlocuteur des aidants, permet une structuration au niveau du territoire pour répondre aux questions des aidants et faire connaître le plan d’action du gouvernement ;
- validation de VAE pour les aidants, cela permet de considérer cette expérience dans la vie professionnelle du proche aidant ;
- l’accès à une bourse pour les étudiants aidants, cela encourage les jeunes qui soutiennent un parent à continuer leurs études et les soulage d’un poids financier ;
- plan de repérage massif des aidants, certains ignorent leur situation et les dispositifs mis en place pour les soutenir, il est donc important de sensibiliser le plus grand nombre ;
- des lieux de paroles pour les aidants, dans le but de repérer et de soutenir tous les aidants, notamment ceux qui sont salariés.
Concrètement, les 15 jours de répit par an seraient accessibles grâce à 6 000 places créées dans des établissements spécialisés pour accueillir l’aidé ou l’aidant. Ainsi ce dernier pourrait se reposer à son domicile ou partir en vacances, si son proche est pris en charge de façon appropriée. Sinon, l’aidant peut aussi être accueilli en établissement spécialisé pour recharger ses batteries. L’objectif est de 40 000 places d’ici 2027.
D’autres places sont disponibles pour les vacances et les week-ends, comme pour les enfants handicapés par exemple.
Une personne référente au niveau de chaque département permettra d’informer précisément chaque aidant sur son cas et les dispositifs qui peuvent l’aider à gérer la situation avec son proche. Cet interlocuteur unique est effectivement une aide précieuse pour éviter de se retrouver seul à chercher ce que l’on ne connaît pas.
Une charte d’engagement est proposée aux entreprises afin de sensibiliser le monde du travail et créer plus de solidarité autour de ces situations délicates et souvent fatigantes pour le salarié.
Le congé du proche aidant devrait être renforcé avec des aménagements possibles au travail et une prise en charge de 66 jours compensée avec l’Ajpa. L’employeur ne pourra s’y opposer. Et l’aidant peut, après négociations, envisager d’aménager son temps de travail à temps partiel, pour s’occuper de la personne dont il a la charge.
Plusieurs aménagements sont possibles en fonction des besoins, et des différentes situations :
- congé du proche aidant,
- congé de présence parentale (pour les parents qui s’occupent d’un enfant handicapé),
- congé de solidarité familiale (pour accompagner un proche en fin de vie),
- dons de congés ou de RTT par des collègues (permettent de toucher son salaire).
L’allocation journalière Ajpa, qui rend ces dispositifs possibles, est calculée sur la base du smic et atteint 62,44 € par jour et 31,22 € par demi-journée. Un proche aidant peut prétendre à cette allocation maximum 66 jours durant toute sa carrière… Pas sûr que cela soit suffisant, mais c’est un début.
Pour y avoir droit, renseignez-vous auprès de votre CAF ou de la caisse MSA.
Le plan de soutien aux aidants du gouvernement est une initiative importante pour soutenir les familles qui s’occupent d’un proche. Les solutions proposées offriront un meilleur accès aux aides déjà existantes, une sensibilisation plus importante de la société et un peu de répit aux aidants. Faire connaître ces situations permettra une plus grande solidarité et davantage de compréhension au travail comme dans la vie sociale. La reconnaissance de ce rôle d’aidant à sa juste valeur sera bénéfique pour tous, soulagera l’aidant et encourage certainement de nouvelles initiatives.